Comment faire part d'un avertissement à votre collaborateur ?

06/09/2015

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L'avertissement (ou le blâme) est une sanction mineure sans incidence sur la présence du collaborateur dans l'entreprise, sur sa fonction, sa carrière ou sa rémunération. Le Blâme est plus fort que l'avertissement dans l'échelle des sanctions.

La sanction disciplinaire qu'est l'avertissement peut être infligée à votre collaborateur directement par LRAR ou par lettre remise en mains propres contre décharge. Cependant, vous avez la possibilité ou l'obligation (par votre convention collective ou par votre règlement intérieur) de choisir la voie de la procédure disciplinaire (entretien). Vous trouverez ci-après les 2 situations. Le blâme se traite de la même manière.

Individualiser les sanctions

Vous avez la possibilité d'appliquer la sanction disciplinaire de votre choix et d'individualiser les sanctions pour tenir compte, par exemple, de l'ancienneté du collaborateur, du caractère exceptionnel de la faute, des circonstances qui ont amené celui-ci à avoir un comportement fautif, etc.

Motiver votre décision

La notification de l'avertissement ou du blâme doit absolument être motivée : elle doit exposer précisément les griefs retenus et contenir la mention explicite qu'il s'agit d'un avertissement ou d'un blâme.

Bon à savoir

Une lettre « d'observation » ou « de mise en garde » n'est pas assimilée à un avertissement ou un blâme et ne constitue pas une sanction disciplinaire. Elle doit faire figurer le terme « avertissement » si votre intention est de sanctionner le collaborateur.

Toute remontrance écrite, quelle que soit sa forme, peut être assimilée à un « avertissement » si vous avez manifesté dans cet écrit la volonté de sanctionner votre collaborateur. Dès lors, certaines critiques faites par e-mail aux collaborateurs peuvent constituer un avertissement. Vous ne pourrez plus, par la suite, vous en servir à l'appui d'une sanction plus grave.

A contrario, un compte rendu d'entretien énumérant les griefs et insuffisances n'est pas une sanction, si l'écrit n'indique pas votre volonté de sanctionner votre collaborateur. Par conséquent, vous pourrez vous appuyer sur ces griefs et insuffisances pour sanctionner votre collaborateur en respectant bien le délai de prescription.

Soyez précis dans l'énoncé des faits qui constituent la faute. Votre sanction doit être justifiée et proportionnée à la faute commise. À défaut, le collaborateur pourrait la contester, voire invoquer un motif discriminatoire (lié par exemple à son origine, son sexe, sa situation de famille, son appartenance à une ethnie, une nation ou une race, ses opinions politiques, ses activités syndicales ou ses convictions religieuses).

Risques pour le manager

Si la discrimination est retenue, la sanction sera nulle et vous vous exposerez à des sanctions pénales pouvant aller jusqu'à 3 ans de prison et 45.000 euros d'amende.

Conservez tous les éléments de preuve qui vous ont amené à prendre la sanction et qui vous permettront de justifier votre décision si cela devait aller devant les tribunaux.

Procédure

En cas de faute ou de comportement fautif d'un collaborateur, dûment attesté et prouvé, vous pouvez décider de lui donner un avertissement ou un blâme, qui prend la forme d'un document écrit et motivé, versé au dossier de celui-ci et qui pourra par la suite être utilisé dans le cadre d'autres procédures disciplinaires pour le même collaborateur (sous réserve des effets de la prescription légale et des lois d'amnistie).

Les faits déjà sanctionnés ne peuvent pas faire l'objet d'une autre sanction. Cette règle est interprétée très rigoureusement par les tribunaux qui interdisent désormais le fait de sanctionner un collaborateur qui commet plusieurs fautes par des sanctions différentes. Ainsi, si vous notifiez un avertissement ou un blâme à un de vos collaborateurs pour certains faits, vous ne pourrez pas, par la suite, le licencier pour d'autres faits commis antérieurement à cet avertissement ou à ce blâme. En effet, votre pouvoir disciplinaire est alors épuisé, même si le délai de prescription est respecté.

Vous devez obligatoirement informer votre collaborateur de son avertissement ou de son blâme par lettre recommandée avec accusé de réception ou par une remise en mains propres contre décharge, dans les 2 mois à compter du jour où vous avez eu connaissance de la faute. La lettre peut être signée par une personne autre que vous, dès lors qu'elle dispose, par délégation, du pouvoir d'embaucher ou de licencier. De plus, sachez que vous avez la possibilité de notifier à votre collaborateur cet avertissement ou ce blâme par lettre recommandée électronique, à condition d'utiliser un procédé permettant de vous identifier, de garantir l'identité du destinataire (le collaborateur) et d'établir si la lettre a été remise ou non à ce dernier.

Comme l'avertissement ou le blâme n'a aucune incidence, immédiate ou non, sur la présence du collaborateur dans l'entreprise, sur sa fonction, sa carrière ou sa rémunération, vous n'êtes pas obligé de le convoquer à un entretien préalable (même si dans la notification de l'avertissement ou du blâme, il pourra être inscrit qu'en cas de récidive, une autre sanction plus importante sera prise).

Bon à savoir

La maladie ou l'accident du collaborateur n'entraîne pas la suspension du délai de 2 mois dont vous disposez pour infliger un avertissement ou un blâme.

En revanche, vous avez la possibilité de le convoquer à un entretien préalable à sanction. En effet, il est peut-être important pour vous, afin de prendre la meilleure décision, d'avoir un entretien afin d'entendre les explications que pourraient vous apporter votre collaborateur. Aussi, pour permettre au collaborateur de mieux comprendre sa sanction, il est parfois recommandé d'en discuter en amont avec lui. Dans ce cas, vous avez l'obligation de notifier l'avertissement ou le blâme dans le délai de deux jours ouvrables minimum et d'1 mois maximum suivant l'entretien.

Risque pour le manager

Lors de l'envoi de la lettre et de l'entretien préalable, vous ne devez pas avoir encore pris votre décision. Attention à ne pas laisser transparaître le moindre mot qui pourrait laisser penser le contraire. À défaut, la sanction pourra être annulée, pour non-respect de la procédure (entendre les explications du collaborateur).

Point de vigilance

Consultez toujours, avant de vous engager dans une procédure, votre convention collective et votre règlement intérieur, qui peuvent prévoir une procédure particulière. De plus, n'infligez pas une sanction qui n'est pas prévue dans ces textes.

Par exemple, le règlement intérieur ou la convention collective peut subordonner le licenciement à l'existence de deux sanctions moindres. Par conséquent, vous devez convoquer le collaborateur à un entretien préalable avant le prononcé d'un avertissement ou d'un blâme.

Sanction disciplinaire

Constitue une sanction toute mesure, autre que les observations verbales, prise à la suite d'un agissement du collaborateur que vous considérez comme fautif, que cette mesure soit de nature à affecter immédiatement ou non la présence du salarié dans l'entreprise, sa fonction, sa carrière ou sa rémunération.

Considérés comme des sanctions mineures, l'avertissement et le blâme ne supposent pas le respect de la procédure disciplinaire.

L'avertissement et le blâme se situent en bas de l'échelle des sanctions (la lettre d'observations et le rappel à l'ordre ne sont pas des sanctions). Le blâme étant légèrement plus fort que l'avertissement.


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