Comment réponder aux attentes de ses collaborateurs ?

24/08/2015

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L'attente des collaborateurs concerne tout ce qui crée un climat de motivation. On peut distinguer deux grands domaines permettant de mieux comprendre ce qui fonde l'envie de chacun d'entre nous à poursuivre nos efforts, à continuer à contribuer positivement à l'entreprise. Il s'agit d'abord du type de rétribution obtenue par nos actions. Pour cela, nous nous baserons sur les études du sociologue MASLOW. Ensuite, il s'agit de l'attitude de notre supérieur hiérarchique.

La pyramide des besoins (la pyramide de MASLOW)

Voici la liste des besoins propres aux salariés, établie par MASLOW et considérée aujourd'hui comme à la base de toute démarche de management. Le niveau 1 est le besoin le plus primaire et d'après cette approche, notre évolution professionnelle nous conduit à vouloir satisfaire des besoins de niveau supérieur :

Conseils en Management

Pour enrichir ce qui a été dit précédemment, le manager a tout intérêt à entrecroiser une animation individuelle et une animation collective. L'animation individuelle est celle qui consiste à rencontrer régulièrement ses collaborateurs dans des entretiens individuels. Cette forme de relation a l'avantage de favoriser une proximité et une capacité à répondre aux attentes individuelles des collaborateurs. En revanche, l'animation collective consiste à rencontrer les collaborateurs ensembles. C'est le cas typique des réunions. Celles-ci ont l'avantage de répondre au souhait d'émulation et d'entraînement des collaborateurs, car suite aux attitudes et aux réponses apportées par le manager, les collaborateurs auront reçu le même message. D'où une attitude managériale qui consiste à planifier soigneusement ces deux modes d'animation.

Comportements du manager

Les attentes des collaborateurs portent aussi sur l'attitude du manager lui-même. Cette attitude se caractérise par trois aspects :

1. la clarté des objectifs et des résultats venant du manager : tout ce que vous pouvez faire pour informer clairement sur les résultats souhaités conduira les collaborateurs à mieux se sentir et donnera envie d'être performant ;

2. la mesure de ce qui a été demandé : il s'agit d'être attentif à 2 aspects. D'abord, être attentif à mesurer que les résultats ont été atteints. Ensuite, il faut favoriser votre reconnaissance des bons résultats. Entre un résultat déjà meilleur et un autre pas assez atteint, choisissez toujours d'évoquer d'abord le premier ;

3. une attitude exemplaire : il s'agit de faire ce que l'on a demandé aux autres de faire, et non pas « faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais ». Cela porte surtout sur nos comportements : politesse, ponctualité, précision ou application dans notre travail. Plus vous êtes à l'image de vos exigences, plus vous motiverez vos troupes.

Confiance

Beaucoup des moyens permettant d'augmenter la motivation des collaborateurs se basent sur une confiance dans leur manager. Beaucoup de théories existent pour expliquer le mécanisme de la confiance, mais dans le domaine du management il est établi que la confiance est d'autant plus présente entre le collaborateur et son manager que celui-ci accorde ses actes à ses discours. Pour gagner la confiance de nos collaborateurs : il faut donc :

  • communiquer : un manager qui reste dans son bureau ne créera pas de sentiment de confiance. Au plus vous communiquer au plus vous augmenter votre crédit confiance ;

  • être cohérent : au plus vous agissez ou réagissez en cohérence avec vos messages, au plus vous gagner la confiance de vos collaborateurs. On peut avoir une attitude peu cohérente à un moment donné, car la vie de l'entreprise ne facilite pas cette cohérence systématique. Il est alors important d'une part de s'en apercevoir, d'autre part de l'expliquer aux collaborateurs, d'en parler « oui, j'ai dit ça à cette époque mais il s'est passé ceci et cela, et dorénavant ce n'est plus applicable ». Même embarrassant, cette position est bien plus motivante pour les équipes que d'essayer de le cacher ou de nier nos messages. Et si le reste du temps vous êtes cohérent, cela aura d'autant plus de force.

Entretien individuel

En tant que manager, vous connaissez beaucoup de situations de face à face avec vos collaborateurs, au cours d'entretiens individuels. Il est bon d'avoir à l'esprit les trois attitudes suivantes, gages de réussite, quel que soit le sujet abordé :

  • attitude d'écoute :

    • chercher à comprendre l'avis du collaborateur : « Alors, tes commentaires ? », « Qu'est-ce qui a bien marché ? », « Qu'est-ce qu'on aurait pu faire de mieux ? »,

    • ne pas le couper ni juger. Prendre note, puis... ;

  • attitude exploratoire :

    • faire préciser les dires du collaborateur lorsqu'ils restent trop flous,

    • découvrir ce qui fonde son opinion,

    • reformuler les points importants sous forme d'un questionnement de validation (« donc on est d'accord, il fallait voir, il faut faire, si j'ai bien compris tu... ») ;

  • attitude d'aide :

    • apporter son approbation à propos de ce qui a été bien réalisé : attitude, technique utilisée,...,

    • compléter les oublis ou remettre en question un point de vue erroné.

À cela il faut ajouter d'être attentif à trois pièges dans nos comportements en tant que manager, à éviter :

  • se contenter d'une autocritique trop rapide et limitée du collaborateur en cas de résultat insuffisant ;

  • enfermer le collaborateur dans trop de questions fermées ;

  • se laisser influencer par le jeu des alibis : oui mais...

Environnement de travail

Cet élément est rarement perçu comme un levier de motivation, c'est pourtant l'un des tous premiers. L'environnement de travail regroupe tous les éléments matériels qui conduisent le collaborateur à atteindre ses résultats. On peut distinguer 2 domaines : les outils et les informations.

1. Les outils

  • Les outils métiers : par exemple les métiers de la construction demandent l'utilisation de certains outils. Il est alors important d'être attentif à la qualité de l'outillage. Réinvestir dans une nouvelle dégauchisseuse ou une nouvelle grue, apporte de la motivation, génère un sentiment d'être pris en compte par le collaborateur.

  • Les déplacements : bon nombre de poste conduisent le collaborateur à se déplacer. Le confort ou l'efficacité du moyen mis à sa disposition créer un environnement favorable à la performance. On se souvient des véhicules de commerciaux sans climatisation, ça ne favorisait pas un environnement donnant envie de se surpasser. De même, les transports train ou avion peuvent être organisés par une personne pour libérer le collaborateur, et conduire à un avantage du type programme de fidélité qui renforcera sa motivation.

2. Les informations

Cela regroupe tous les canaux d'information sur les pratiques de l'entreprise ou les règles à savoir, et sur les aides au travail qui vont faciliter l'action du collaborateur : rappel de procédure, check-list d'aide, documentation technique, organigramme « qui fait quoi », livret d'accueil, etc. L'obtention de ces documents au bon moment et leur mise à jour régulière afin d'avoir l'information la plus fiable, générera un environnement de travail plus fluide et moins générateur de stress, donc agira sur la motivation.

Objectif de travail

Un objectif de travail doit formuler de la façon la plus complète le résultat qui est souhaité. Pour cela, il est nécessaire qu'il énonce trois aspects du résultat :

  • tout d'abord l'action finale souhaitée : que devra faire le salarié ou avoir fait à la fin de son processus de travail. Ce point est important car on constate que bien trop souvent nous énonçons à nos collaborateurs des intentions ou des sentiments mais pas des actions, par exemple on peut souhaiter que notre collaborateur soit plus commercial, comprenne mieux l'offre de service, etc. Le traduire en actions sera toujours profitable ;

  • ensuite les critères de résultats : les critères sont quantitatifs, par exemple un délai, un chiffre d'affaires, une marge, un taux de réussite, etc. Il peut être aussi qualitatif, par exemple le respect d'une norme ou d'une procédure, la finition ou la précision d'un travail, etc. ;

  • enfin, les conditions particulières de réalisation : il s'agit de précisions à apporter sur des outils que vous voulez que le collaborateur utilise en priorité, ou un ordre de priorité dans le résultat alors qu'un autre ordre de priorité pourrait être choisi, etc.

Perspective d'avenir

Les collaborateurs qui ont cette attente se caractérisent par un fort développement de compétence et une grande autonomie. Indépendamment de leur relation avec leur manager, ils souhaitent faire évoluer leur parcours professionnel. Une fois repéré, votre rôle en tant que manager est de répondre à ce collaborateur dans l'intérêt de l'équipe et de l'entreprise. En effet, si vous n'agissez pas le collaborateur partira, sans aucun doute, et cela rejaillira sur l'équipe comme un sentiment de blocage et de manque de possibilité d'évolution. Ce sentiment est bien plus répandu qu'on ne le pense. Tenter de répondre à son souhait rehaussera au contraire votre impact positif sur l'équipe. Quand vous rencontrez ce type de collaborateur, la première bonne réaction est d'essayer d'en savoir plus sur ses souhaits, son parcours professionnel. C'est d'ailleurs pour cette raison que les entretien annuel d'évaluation sont si utiles, et intègrent souvent des documents d'entretien dans lesquels le projet professionnel est évoqué. À partir de cela on peut distinguer deux voies :

1. Poursuite dans le service : il est alors conseillé de favoriser un enrichissement de ses tâches, la délégation de certaines de vos prérogatives. Cela peut aller jusqu'à faire évoluer votre poste de manager, par accession à de nouvelles responsabilités.

2. Poursuite en dehors du service : intervient alors les possibilités d'évolution sur d'autres postes au sein de l'entreprise. Pour cela, il faudra accompagner le collaborateur par des formations professionnelles, une VAE, voire un CIF.

Reconnaissance externe

Certains collaborateurs attendent d'être reconnus en dehors du périmètre immédiat du service dans lequel ils fonctionnent. C'est déjà le cas de toutes les fonctions en contact avec un public ou des clients, mais souvent ce contact ne les valorise pas. Donc vous pouvez agir contre cela afin de renforcer leur motivation. Cela passe d'abord par un renforcement de leur identification par l'extérieur : leur nom et fonction sur un organigramme du service ou de la société, une carte de visite, l'affichage de leur nom sur la porte du bureau, etc. Ensuite, ce peut-être la délégation de quelques signatures ou de niveau plus important d'engagement : signature de projet, d'investissement, de rapport, augmentation de son autorisation de dépenses, etc. Attention, cela doit rester dans le cadre des procédures acceptable de l'entreprise, mais en revanche cela doit être différencié d'un acte normal.

Point de vigilance

Par exemple, faire apparaître la signature au bas d'un rapport d'un de vos collaborateurs l'ayant écrit et qui sera diffusé en comité de direction, n'est pas de la reconnaissance externe mais juste un acte managérial normal.

Reconnaissance interne

Il s'agit de toutes les occasions où vous pouvez montrer au collaborateur qu'il compte pour vous et pour le service. Cela se traduit par 2 attitudes :

1. Lors de la transmission des objectifs

À cette occasion il est important de :

  • bien justifier votre objectif, de donner les raisons qui conduisent à devoir l'atteindre. Cet effort sera perçu par le collaborateur comme une attention à son égard et générera de la motivation ;

  • laisser de la place pour une écoute : votre collaboration peut vous apporter des éléments enrichissant votre objectif. Il n'est pas question que vous remettiez en cause ce que vous souhaitez que votre équipe atteigne. Il est important de distinguer finalité et moyen d'y arriver et dans ce dernier aspect votre collaborateur peut avoir beaucoup de choses utiles à apporter. Votre écoute à ce sujet générera une plus grande envie d'atteindre vos souhaits.

2. Lors de la mesure des résultats

En tant que responsable vous êtes conduit à donner votre avis sur les résultats atteints, à évaluer le travail. Attention à vos attitudes :

  • déterminer les bonnes fréquences d'évaluation : que votre domaine conduise à des actions répétées ou à des projets à moyen termes, que vos collaborateurs soient très autonomes ou non, il est important de bien situer le moment d'évaluer le travail réalisé. Si vous l'évaluez trop tôt ou trop souvent avec une personne autonome, vous créer une atmosphère oppressive démotivante. Si vous l'évaluer trop tardivement, ou si vous donner l'impression au collaborateur que vous le laisser faire, vous risquez de créer une situation d'angoisse, également démotivant. Un conseil : demandez au collaborateur quand il souhaite que vous reveniez vers lui pour mesurer les résultats au moment où vous transmettez votre objectif ou vos consignes. Si cela doit se faire à un certain moment par obligation (demande de réponse d'un client, date butoir,...) alors demandez quand un point intermédiaire paraitrait nécessaire. Bref, laissez d'abord votre collaborateur définir lui-même cette exigence d'évaluation, la grande majorité le proposera de façon adaptée ;

  • quand ça va bien, sachez féliciter : on considère trop souvent que lorsque les résultats sont atteints ou les actions réalisées, c'est normal. Attention car cette attitude nous conduit à ne plus remarquer le travail réalisé. Savoir dire « c'est bien » est un acte qui n'est pas si aisé. Pour cela quelques conseils :

    • pas uniquement lorsqu'il y a performance exceptionnelle, mais savoir reconnaître le travail « simplement » bien fait : lorsqu'il y a progrès dans la correction d'un point faible, lorsque visiblement, il y a eu un effort particulier ou une difficulté ponctuelle pour atteindre l'objectif...,

    • ne pas féliciter l'individu lui-même, mais le féliciter pour l'action réalisée : reliez toujours votre remarque à l'action réalisée,

    • faire en sorte que la félicitation intervienne le plus vite après l'action. D'où un aspect « réduit » de votre action. Nous n'avons pas à préparer un grand discours ou pensez à une augmentation. Juste quelques mots montrant que vous avez remarqué sa performance et les efforts déployés,

    • attention à la démagogie et à l'humour (surtout en cas de félicitation en public) : elle peut vous desservir ainsi que le collaborateur félicité, ou ne pas être perçu par le collaborateur comme de la félicitation ;

  • quand ça va mal, sachez faire la part des choses : les actions de nos collaborateurs peuvent ne pas avoir 100% de réussite. N'hésitez pas à valoriser la partie réussie. Et faites-le avant d'en venir aux aspects moins atteints.

Bon à savoir

Tous ces comportements vont créer au quotidien une atmosphère de confiance et de simplicité dans les rapports avec vos collaborateurs qui génèrera de la motivation. Être reconnu est déjà pour le collaborateur un résultat très motivant.

Relation privilégiée

Pour certains collaborateurs la motivation provient d'avoir un investissement plus profond dans le devenir de l'entreprise. Pour répondre à ce besoin, n'hésitez pas à partager quelques fois vos idées ou vos doutes sur certains process ou situations professionnelles. Demandez à votre collaborateur son avis, des conseils,... De même, partager avec lui la lecture de certaines informations que vous détenez seuls, sans pour autant qu'elles aient un caractère défini comme confidentiel par l'entreprise : lui montrer certains chiffres, lui parler de projets en cours d'autres services qui sont connus en général mais dont votre collaborateur sait que vous en savez un peu plus, etc.

Rémunération

Elle représente un aspect essentiel dans le sentiment d'équité des salariés. Sentiment qui va constituer une base importante pour leur motivation. On peut distinguer la rémunération directe, indirecte et différée.

La rémunération directe

  • le salaire de base : celui-ci est issu de la grille de rémunération de la convention collective à laquelle l'entreprise appartient ;

  • les heures supplémentaires : il s'agit des heures de travail effectuées au-delà de la période de référence prise par l'entreprise :

    • si c'est la semaine, ce sont les heures de travail au-delà de 35 h,

    • si c'est l'année, ce sont les heures au-delà de 1.607 heures ;

les primes et gratifications : on peut les classer en 2 groupes :

  • les primes qui répondent à un effort imposé par des conditions de travail particulières, par exemple un travail de nuit,

  • les primes répondant à un mérite, par exemple la prime de productivité, de rendement, d'assiduité,...

La rémunération indirecte

  • il s'agit de tous les avantages venant compléter la rémunération directe. On trouve de nombreux avantages que l'on peut résumer ainsi :

    • les avantages en nature : il s'agit de la mise à disposition d'un bien ou d'un service, économisant au salarié les frais qu'il aurait supportés. On peut trouver le prêt d'un véhicule ou d'un ordinateur, la fourniture d'un logement, la fourniture de nourriture sous forme de titres-restaurant, etc,

    • les bons d'achat, justifiés par les évènements suivants : mariage, naissance, retraite, etc. Ils échappent à toute cotisation sociale, à condition de ne pas dépasser 5 % du plafond mensuel de la Sécurité sociale et sont en principe limités à un bon d'achat par an et par salarié,

    • les dons en matériels informatiques et/ou logiciels : ces matériels peuvent être donnés aux salariés sans entraîner d'imposition ni cotisation sociale, s'ils sont entièrement amortis, s'ils permettent l'accès à internet et si le prix de revient sur l'année n'excède pas 2.000 € par salarié,

    • les titres-restaurant : tickets-raps, chèques-déjeuner,...,

    • les chèques emploi-service : il s'agit de titres préfinancés par l'employeur, permettant aux salariés de les utiliser pour régler les services d'une association : ménage, bricolage, garde d'enfants, etc. Ils constituent un vrai avantage pour l'employeur car les sommes versées aux salariés sous cette forme sont exonérées de charges sociales et fiscales dans la limite de 1.830 € par salarié et par an, ceci associé à un crédit d'impôt de 25 % des sommes versées ;

  • la prise en charge de la cotisation prévoyance et retraite : la prise en charge de la cotisation prévoyance n'est pas considérée comme un avantage en nature et n'est donc pas soumise aux cotisations sociales. En revanche, la prise en charge de la cotisation retraite est soumise à cotisations sociales ;

  • la prise en charge des formations dans le plan de formation au sein du compte personnel de formation (CPF) ou du congé individuel de formation (CIF).

La rémunération différée

Il s'agit pour l'essentiel de tous les systèmes permettant une épargne salariale :

  • l'intéressement ;

  • la participation : elle est calculée de la manière suivante : ½ (B-5 % × C) × (S/VA) :

    • B : bénéfice fiscal après impôt,

    • C : montant des capitaux propres,

    • S : salaires bruts versés au cours de l'exercice,

    • VA : valeur ajoutée produite au cours de l'exercice ;

  • le plan d'épargne entreprise (PEE) : il s'agit d'un placement réalisé par l'employeur, en fonction des sommes versées par les salariés.


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